L’homme est seul, il vole,
 Spleen plein la tête, solitaire
 Boulevard des égarés, il voyage
 Au coeur du royaume de Siam
 
 Ces souvenirs qui s’enfuient
 Ces lumières qui s’éteignent
 Se croisent boulevard du soir
 
 Et sur la platine, Manset
 Brise les barreaux de la cage
 
 Et l’homme pense, pense encore
 Orion se couche bien seule
 Les draps froissés d’insomnie
 
 L’homme ouvre la route
 Aux ombres d’Henri Monfreid
 Il crie, court et bave, trop tard
 
 Et sur la platine, Manset
 Egraine ses perles noires.
 
 Derrière le train du soir, des bêtes
 Hurlent les loups, les loups, les loups,
 Dont les cornes s’entrechoquent
 
 Il suit la route de terre, inaccessible
 Il fait nuit noire puis les lumières
 Eclairent, murs de sable murs de vent
 
 Et sur la platine, Manset,
 Devient marchand de rêves

 L’homme à la valise claire, il cherche
 Son manteau rouge et cherche encore
 Mais il faut quand même qu’il vive
 
 Il se faufile, errant aux îles de la Sonde
 Ou à Angkor, soudain il s’arrête, là
 Le Marin’bar, le masque sur le mur
 
 Et sur la platine, Manset
 Saisit une épée de lumières
 
 
 
